Parution du livre de Jean-Marc Esnault : Bienvenue dans la nouvelle ruralité.

Au sein de The Land

Parution du livre de Jean-Marc Esnault : Bienvenue dans la nouvelle ruralité.

Jean-Marc Esnault, Directeur Général de l’écosystème The Land, nous partage sa réflexion sur la nouvelle ruralité.

Dans son ouvrage, Jean-Marc Esnault dresse un constat et partage ses idées sur l’aménagement des territoires, l’environnement, l’agriculture, les énergies renouvelables ou encore le commerce de proximité. Avec force conviction, Jean-Marc Esnault prend ouvertement position, alternant les constats un peu provocateurs, une bonne dose d’humour et un regard pointu. Un positionnement dans une logique décloisonnée, désireux d’élaborer de vraies trajectoires sans opposer les territoires afin de faciliter la reconquête de nos campagnes. Cet ouvrage de réflexion est à la fois prospectif et roboratif.

3 questions à Jean-Marc Esnault

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

L’écriture a toujours été un plaisir. Je porte par ailleurs un discours militant autour des territoires ruraux convaincu que face aux nombreux enjeux sociétaux du moment (le réchauffement climatique, les énergies renouvelables, l’alimentation, la réduction des fractures sociales et territoriales…), certaines solutions se trouvent dans nos campagnes. C’était l’occasion pour moi au travers ce manuscrit d’additionner les réflexions et les analyses sur tout ce qui fait la ruralité aujourd’hui et ce qui pourrait faire la ruralité demain. 

Mon approche est pour cette raison volontairement plurielle, sociétale et prospective. J’ai le sentiment en effet que le regard posé sur nos campagnes est un regard encore trop souvent partiel, parfois un brin condescendant alors qu’à mon sens elles portent, en elles, les germes d’une certaine modernité. Je parle souvent à ce propos de nouvelle ruralité, et c’était au travers ce manuscrit l’occasion aussi d’en esquisser les contours.

Je pense par ailleurs depuis longtemps déjà qu’il faut sur l’occupation des territoires susciter l’interrogation, faire réagir en reliant des informations entre elles, qu’à tort on n’associe pas toujours. L’idée étant de passer du « c’est comme ça » au « ça pourrait être autrement », d’une attitude résignée et docile à une attitude qui entrouvre le chemin des possibles.

Dans l’exercice auquel je me suis prêté, j’ai tenu enfin à vulgariser le propos en y mettant un peu d’humour, quelques références historiques, littéraires, cinématographiques ou même des références puisées dans l’actualité. On peut vite, sur un tel sujet, avoir un discours d’expert qui parle aux experts, mais pas forcément au grand public. J’ai essayé d’éviter cet écueil en parlant d’une certaine manière d’un sujet on ne peut plus sérieux sans me prendre au sérieux. En définitif, j’aurais atteint mon objectif si mon livre se retrouvait sur quelques plages cet été.

Quels sont vos auteurs fétiches ou vos inspirations ?

Un ouvrage est toujours un travail très personnel mais la capacité de Raphaël Enthoven dans « Les morales provisoires à s’étonner » de ce qu’on a l’habitude de voir m’inspire, sa faculté à comprendre avant de juger aussi… L’humour, la dérision de Frédéric Beigbeder dans « La frivolité est une affaire sérieuse », ouvrage additionnant 99 courts essais, est aussi une manière singulière d’appréhender la gravité à laquelle je suis sensible.

Maintenant, il s’agit d’auteurs qui bénéficient d’une grande notoriété et de qualités littéraires indéniables que je ne prétends évidemment en rien égaler. Je suis un lecteur de romans qui aime les auteurs reconnus pour leur style, mais aussi les auteurs qui écrivent sur la société. Au-delà des romanciers, j’aime lire les penseurs et notamment les sociologues et philosophes.  Je lis régulièrement des essais. J’apprécie l’approche transversale et plurisdisciplinaire d’Edgar Morin qui le met au rang des inclassables, mi-philosophe, mi-sociologue. Je suis sensible au travail de Jim Harrison qui a parlé des grands espaces comme nul autre pareil. Luis Sepulvada, Paulo Coelho sont aussi en bonne place dans ma bibliothèque.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?

Oui, je commence un autre ouvrage sur la place du rêve et des utopies dans nos sociétés. J’ai le sentiment que nous manquons aujourd’hui d’un nouveau souffle enthousiasmant pour catalyser les énergies dans une seule et même direction. On assiste à un éclatement du corps électoral, comme en témoignent les dernières élections législatives, et les députés qui sont les représentants des territoires à l’Assemblée Nationale vont avoir beaucoup de mal à travailler ensemble. Les tensions sont fortes, les oppositions s’affermissent, les logiques conflictuelles revendicatives sont en mouvement un peu partout dans notre société aujourd’hui et on a l’impression qu’on a du mal à trouver des dénominateurs communs pour construire un vivre-ensemble harmonieux.

Avec le réchauffement climatique, la perte de la biodiversité, la préservation des sols, l’inflation… Nos sociétés s’organisent autour d’une logique de préservation, de partage, de rééquilibrage, de décroissance. Rien en somme de très enthousiasmant ! C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut dessiner aujourd’hui un nouveau projet, peut-être même un nouveau modèle de société, qui ne peut-être ni la continuité du modèle existant ni un modèle de décroissance. Sortons de cette approche économique binaire pour poser les conditions d’un nouveau contrat social ! Nos sociétés ont pu dans l’histoire s’organiser différemment et aujourd’hui encore aux quatre coins de la planète il y a des expériences d’organisations sociales originales, la nature elle-même peut être une source d’inspiration pour penser autrement les relations entre les hommes, preuve s’il en est qu’un autre horizon est possible !

À l’image de mes lectures qui sont éclectiques, je songe aussi à entamer l’écriture d’un roman en parallèle de cet essai. J’ai envie de me prêter à un exercice plus narratif et plus intime. Sans doute que j’éprouve ce besoin aujourd’hui parce qu’un certain nombre de conditions sont réunies. J’ai la conviction en effet que rien n’est jamais tout à fait le fruit du hasard. Et si ce que j’ai pu entreprendre jusqu’à présent a souvent été le fruit de rencontres, cette aspiration vers une nouvelle forme d’écriture n’échappe pas à la règle.

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage dans les librairies ou le commander sur internet :